Paroles


AUKHERA (2014)

1. La grand-mère

La grand-mère de Sestao une fois nous a dit ces événements d'après-guerre, le temps long que son père a passé en prison, l'histoire qui nous a émus. / / Son père, qui elle visitait tous les jours, a passé deux ans en prison à Bilbao. Elle passait une demi-journée pour y arriver, mais c'était la seule option jusqu'à ce qu'il obtienne sa liberté. / / A la fin, le général lui a pardonné, apparemment, et pour cela, a écrit une lettre, mais le document n'a pas réussi à atteindre, perdu trois ou quatre semaines sur la route, et quand on est arrivé, le père est tué. / / Pas assez d'argent pour l'enterrer. Ils sont allés au prêteur, mais il est également coûteux. Toute façon, c'était son enterrement sans avoir vécu une vie facile. / / La grand-mère a dit qu'il est pardonné et on ne peut nier que c'est une vertu. Pour garder l'histoire dans le temps, n'oubliez pas de les nôtres. Cela ne va pas être caché dans le mensonge!

3. Le nouveau Txakoli

Le nouveau txakoli, oui , le nouveau txakoli de la côte dans la barrique pour le boire entre amis, le nouveau txakoli, oui , le nouveau txakoli de la côte dans la barrique. // De vieux poèmes, oui , nous avons de vieux et nouveaux poèmes pour les chanter entre amis, de vieux poèmes, oui, nous avons de vieux et nouveaux poèmes. // Du travail chaque matin, oui, chaque matin du travail dur à l´usine, faisons-le entre amis, du travail chaque matin, oui, chaque matin du travail dur à l´usine. // Les étoiles dansent, oui, les étoiles dansent et chantent beaucoup de nuits, Kherau entre amis, les étoiles dansent, oui, les étoiles dansent et chantent beaucoup de nuits.

4. Pacte de Silence

On relève le rideau, on commence la représentation, le rire entraîne la douleur, quand cette histoire a-t-elle laissé d´être un conte?.  La solitude, amie douloureuse, est maintenant mon amie intime, le saumon se noyait soumis à l´évidence. // Je suis ici, sourd et aveugle, un muet qui cri. Le pacte de silence a infecté la blessure du souvenir, un danseur fou sans but, le péage trop cher : il n´y a pas de larmes dans mes yeux, mais il pleut sur mon âme. // Après être arrivé à ton île la récompense a été un labyrinthe : bête à l´intérieur, tisseuse à l´extérieur, tu a coupé le fil...en éteignant la bougie, tu fais brûler la peau, enceinte de cire, tu donnes des ailes qui se fondent plus tard, de la lumière solaire qui ne fait pas chauffer. // Je suis ici, sourd et aveugle, un muet qui cri. Le pacte de silence a infecté la blessure du souvenir, un danseur fou sans but, le péage trop cher : il n´y a pas de larmes dans mes yeux, mais il pleut sur mon âme. // L´hiver long que tu avais pour moi m´a hiberné la sourire, trop d´automnes et le printemps très pluvieux, J´ai été une pierre entre les débris de la Tour de Babel, J´ai voulu toucher le ciel mais Je n´ai pas pu le faire, l´exil de ceux-ci qui n´ont pas de rêves. // Je suis ici, sourd et aveugle, un muet qui cri. Le pacte de silence a infecté la blessure du souvenir, un danseur fou sans but, le péage trop cher : il n´y a pas de larmes dans mes yeux, mais il pleut sur mon âme.

5. Danse Vite (Tarantella)

Nous avons bu la nuit courte d´un trait, entre les deux, en jouant. La musique du réveil : la BO de la danse entre les draps. La fille de Naples avait la tarantella mise dans son âme, elle vivait vite, rapidement, elle vivait en dansant parce que la vie est une danse. // Cette tarantella qui meurt de peine si n´est pas dansée vite, sept, huit, neuf, nous jetterons des étincelles même avec les chaussures. // Ouvre la barrique et bois vite, joins-toi à la fête, sept, huit, neuf, viens, parce que le temps finit. // Le poison malicieux du temps n´est pas pressé, comme si nous avions été mordus par l´araignée de l´horloge. Personne ne nous a dit que la vie roule vite. Danse vite, il semble qu´il a commencé la danse du destin funeste. // Après un mois j´ai perdu sa visite et au lieu d´avoir rendez-vous, elle m´a changé par deux grammes de poudre blanche, qu´est-ce que l´affaire est longue, et la fille de Naples aussi claire que son prénom, elle vivait vite, rapidement, elle vivait en dansant parce que la vie est une danse. // Récité : les temps présents seront déclinés en passé. Quand personne ne sera pas, l´histoire continuera à être l´histoire, un rythme frénétique, ne le laisse pas pour après-demain, le présent n´est pas éternel. Il s´agit d´un concept classique, essentiel, typique, banal, mais il faut en tenir compte. // Et l´explosion du Big-bang, la variole dans la terre, et des bouquets, et l´aboiement du chien, un singe grand : son tour. Le tintement d´une cloche, quelle fête, bande, samba, des ivrognes, après avoir dévoré ton temps, gis sous la terre pour toujours !

6. Nevada

La tempête blanche du champ, la pluie dans la solitude, la lune de Nevada m´emmène amoureusement vers toi. // Brebis égarée immigrante, sale pour les autochtones, Je serais fou si je ne me rappelais pas de toi. // Ai, oi, ene, ma chère fille, tu étais dans mes bras, Ai, oi, ene, la fille du père, la fleur de l´hiver. // Une couche de neige de trois mètres, la gorge irritée, beaucoup d´entre nous avons avalé le mensonge d´une nouvelle vie. // Des coups de poignard au cœur, sur l´écorce des peupliers, lie aux racines la lettre qui ne t´arrivera jamais. // Un mauvais travail pendant six ans au chaos du troupeau, quitter chez moi n´a pas été quelque chose de facile. // Quand tu es née je n´ai pas été à côté du berceau, quand nous nous aurons revu je ne te reconnaîtrai pas.

8. Je sais que tu es là

Je sais que tu es cachée derrière les rideaux, Maite, pour écouter mon poème et que tu portes une chemise de nuit. // Le corps tremble, le visage en larmes, Je dois te raconter avec douleur, Maite, notre tragédie. // Aujourd’hui, mon père a visité ton frère pour accorder mon mariage, Maite, une dot de six cochons. // Je dois tenir sa promesse et me joindre chez vous, Maite, comme ta belle-sœur. // Le premier mars, 1800, il y a eu un suicide, celui de Maite et Kattalin.

9. Depuis l’an 4000

Je veux parler à quelqu’un depuis l´an 4000 ; Moi, je ne me sens pas une personne. Auparavant, nous étions quelqu’un d´humain, maintenant deux nombres. S´il vous plaît, regarde l´étoile dans le ciel, aujourd’hui personne ne sait ce qu´une âme était.

10. Le Sauveur

Le diable m´a raconté le secret du jeu qu´il connaît, le truc repose sur le fait de croire que c´est toi qui déplace la fiche ; continue, c´est a ton tour, le chemin indiqué sur la table, la banque gagne toujours, est-ce que tu ne t´es pas rendu compte que c´est toi la fiche ? // Garçon, sans sauveurs, tu dois te rendre compte, c´est Le Messie dans le miroir. // Fille, réveille-toi au lieu de te plaindre, la liberté ne viendra pas tout de suite mais en luttant, moi, toi, tous ensemble. // Les barreaux de la prison ont le mot
« liberté » écrit ; dedans, tranquille, tu es emprisonné « en liberté », ils t´allongent la chaîne pour te contrôler, esclave de la peur qu´ils te la raccourciront encore une fois. // Hausse ta voix, lève ta tête, ton poing, c´est notre opportunité.

12. 1847

J´ai frappé Txipi d´Oiartzun en 1847. Depuis cette date, Je suis ici et là-bas, je ne suis pas mort, mais toujours en danger. // Quel dommage la manière que je me mène. Je n´ai pas eu de sou dans ma vie. Je n´ai pas réussi à obtenir un sou, mon temps est allé en attendant le future. // Le temps est allé et je pense que la retraite ne porte rien de bon. La pissée est plus courte et mes chaussures ont commencé à se pourrir au bout d´elles. // L´année dernière debout, cette année agenouillé, quelle différence ! Avant, Je voulais casser les murs, maintenant Je me traîne. J´ai besoin de deux heures pour trouver mon pénis. // J´ai les dents cassées, le double menton me touche la gorge, les lèvres brûlées par la pipe, c´est ça la manière que la vantardise est disparue.

14. La côte d’Ondarroa

L´éclaboussement du salpêtre d´Ondarroa et la passion pour la langue de deux adolescents. Ce sont les étincelles de cette histoire qui plus tard sont devenues la base de ce feu. Ils ont pris deux instruments et ils en ont joué. C´était difficile à deviner le chemin qu´il avait commencé, la naissance de la fanfare Kherau a été l´amour pour le basque. // D´Ondarroa à Baranbio, nous continuons avec le basque comme centre et nous avons agrandi la fanfare. L´atmosphère du hameau a été productive, même la perspective basque et croire en nous-mêmes. La fanfare est une bombe en 2010, nous sommes sortis pieds nus chanter notre histoire. // Cette année nous avons senti  chaud,  froid, nous avons connu beaucoup de places, deux funérailles, une séparation et un mariage. Chacun est membre de cette famille, un cœur qui sent et une voix en basque. Nous écoutons fièrement le son de notre parcourir. Le chemin que nous avons entrepris ne sera pas une chemin courte.


MUNDUAN ORTOZIK (2010)

1.- Munduan ortozik — Pieds nus à travers le monde 

Ma mère m´avait bien dit: tombe, tombe, pour avoir la chance d´apprendre à te lever; celui qui a besoin d´une corde pour se lever finira comme les fils d´une marionnette.

Mon sac est sale, plein de rien et mon château n´a pas de toît: je n´ai rien, il ne me reste plus que chanter, et pour toi, j´ai des milliers de vers, chérie.

On m´appelle vieux car je ne sui pas jeune, on m´appelle pauvre car je n´ai pas d´argent. Leur tour arrivera tôt ou tard pour eux aussi et ils découvriront que les étoiles infinies dans le ciel sont gratuites.

Le vent chemine aussi comme ça, pieds nus à travers le monde : il n´a pas besoin de chemins ni de frontières et ces malheureux n´ont autre rêve que d´enchainer le vent.


2.- Zortzi nobioak — Les huit amants 


Il y a une belle fille à Laukiz qui a eu 8 amants en moins de deux ans et demie. Elle n´a jamais réjouis de bonne réputation et le huitième en est bien préoccupé

Le premier amant devait être tonnelier. Un bon garçon, mais le front trop brun.

Le deuxième était cordonnier: il aurai bien servi, s´il n´avait pas été boiteux.

Le troisième était veuf, un héritier de beaucoup de terres. Si sa maison n´avait pas été remplie d´enfants, il aurait bien pu faire l´affaire.

Le quatrième manque de femme aussi, mais en plus d´être veuf, il est aussi percepteur.

Le cinquième, Eusebio, qui gagne deux pesetas par jour.

Le sixième, Eustakio Eule le tisseur, un innocent à vieux pantalons, un pauvre affligé: il voulait se marier avec moi mais j´ai fini par le refuser.

Eugenio est le septième, je l´ai pas mal aimé: j´avais abandonné Eustakio pour me marier avec lui et tu vois bien d´ou je déniche tellement d´amants.

Le huitième est Jose, mon voisin, un gaillard bien robuste de 17 ans: je me consacre entièrement à toi, tu seras mon époux!

Huit amants, huit amours, souviens toi bien Josepa, de qui est Eustakio; il y beaucoup de démons dans le monde et Josepa me trompa... ma propre cousine!!!


3.- Erresinola - Le Rossignol 


Rossignol qui vole vers la France, rossignol, emmène moi au près de ma mère, oiseau d´une belle forêt, vole.

Emmène moi au près de ma mère, rossignol, et ne dis rien à mon père, oiseau d´une belle forêt, vole.

Ne dis rien à mon père, rossignol, car il m´a mal marié, oiseau d´une belle forêt, vole.

Il m´a mal marié, rossignol, il m´a donné à un berger du sud, oiseau d´une belle forêt, vole.

Il m´a donné à un berger du sud, rossignol, qui m´oblige à faire la récolte, oiseau d´une belle forêt, vole.

Il m´oblige à faire la récolte, rossignol, et moi j´ai perdu l´espérance, oiseau d´une belle forêt, vole.

Si tu m´amène chez ma mère, je t´embrasserai, oiseau d´une belle forêt, vole.

Rossignol qui vole vers la France, emmène moi au près de ma mère, oiseau d´une belle forêt, vole.


4.- Ostalerra - Tavernière 

Tavernière aux yeux bruns, à combien le vin? Je l´ai de tous les prix et aussi de l´autre. Je l´ai à cinq, à six et à sept aussi. Sers-nous une carafe de cinq, car aujourd’hui nous devons rentrer à la maison.


5.- Jaka aldatu - Changement de veste 


Chers Amis, permettez moi, s´il vous plaît, de vous raconter ce que c´est avoir froid, par moments, et avoir chaud, d´autres fois : le sort de celui qui n´a qu´une seule tenue.

Les hommes riches de cette région s´habillent à la mode du roi et moi, pour en finir avec mes pénuries, je devrais changer de veste comme le font les autres.

Change de veste, petit nouille, et fais gaffe car tout tissu peut bruler ; enlève une veste et enfile l´autre : ont va te laisser tout nu.

Peut être fatigués de tants de rhumes, un manteau jamais vu auparavant apparaît à l´improviste ; aujourd’hui ils ont sorti la cravate, juste quand on va mettre la corde au cou du peuple.

L´honnêteté est notre bois, un carburant bien rare ; malheureusement, tenir le mot ne réchauffe que nos cœurs.

Toujours à la mode, toujours avec élégance, toujours bien frais en été…..en ayant perdu, en échange, leur honneur : si bon marché pour certains, si bon marché pour certains….


6.- Maritxu 

Ou vas-tu, si jolie, Maritxu? À la fontaine, Bartolo, tu peu venir avec moi si tu veut. Et qu´i a t´il donc à la fontaine? Du vin blanc, dont nous en boirons autant que voulu.

Vas-y toi d´abord, cours vers la fontaine car ton père nous regarde et il s´approche avec le front plissé. S´il nous voit ici il va nous punir!!

Maritxu, ce n´est pas le vin mais ton sourire qui calmera ma soif. Tranquille, Bartolo, calme ton angoisse et bois le miel que je garde pour toi sur mes lèvres.

Personne ne regarde dans le noir de l´obscurité, ni vois les yeux brillants de l´amoureux; la nuit cache les amoureux qui seraient trahis par la lumière.

Ou vas tu Maritxu? Tu parait revenir sur tes pas. L´aube me dit de rentrer à la maison. Tu me laisses ici tout seul, troublé, en t´en allant comme l´eau de la fontaine.

Maritxu, belle fleur, ou vas tu? Loin, Bartolo: viens avec moi et nous ne nous séparerons plus jamais; notre amour sera libre, et nous ne serons prisonniers de personne.


7.- Jaun Baruak - Monsieur le Baron 


Il y a longtemps que Monsieur Le Baron étendît ses rubans, il attrapa un bel oiseau dans le couvent de nonnes de Pau et, comme ça, dorénavant il vivra comme il l´avait toujours souhaité.

Si de tels rubans pouvait s´acquérir dans les marchés, ils seraient achetés par les nobles de la cour pour pouvoir ainsi attraper de si beaux oiseaux.

Vers la fin du précédant avril, me trouvant dans l´armée, je te portais dans mon cœur, armes en main, ta présence dans mon esprit, mais pas entre mes bras.

Seigneur, si vous me désirez autant que vous le dites, abandonnez le service que vous prêtez au Roi et aimez le peuple: seulement ainsi je serais satisfaite.


8.- Amak ezkondu ninduen - Ma mère m´avait marié 


Ma mère m´avait marié, ayant 15 ans, avec un homme de 80, et moi, jeune fille.... avec ce vieux monsieur.

Mère, pourquoi voudrais-je de ce vieux monsieur? Je finirai par le jeter par la fenêtre! Ah Seigneur! Je finirai par le jeter par la fenêtre!

Fille, garde le silence: il est riche, aie patience pendant un ou deux ans et, une fois mort..... Tu vivras heureuse!

Le diable emporte ces intérêts! Je préfère un jeune homme de mon âge, Ah Seigneur! Je voudrais bien un jeune homme de 20 ans qui vient juste de fleurir!


9.- All Iron (chanson des mineurs) 


Fer contre les roches, claquements de travail, un œillet de sang fleuri coup après coup : la douleur des perforeurs.

Coup après coup les battements, reflets de notre rage, pour remplir la cuillère : fer et encore du fer : voilà notre ballade.

Le patron de la mine, grand et sévère, on l´appelle étranger car il est riche. Le pauvre aussi: « étranger » et pour le « maketo » : l´esclavage ; voici notre tonnerre.

En ayant notre salaire, semaine après semaine, ouvriers du patron, pour le dépenser à sa cantine, clients du patron ; voici notre chanson démente.

Voici l´adieux, le pourquoi de nos peines, la rébellion sauvage, le poème du bruit; notre première jota.

**Termes despectifs qui font réference aux inmigrants non basques : maketo (parcequ´ils venaient avec un makuto ou sac à l´épaule) et belarri-motza (littéralement: celui des oreilles courtes et laides)

(Traduit en français par Maite Ikaran )